Alors que s’exacerbe le conflit avec le Maroc, le régime, fortement contesté lors du mouvement du Hirak entre 2019 et 2021, cherche à « consolider le front intérieur ».

Le plus grand défilé militaire depuis l’indépendance, la plus importante distribution de logements jamais organisée dans le pays, l’émission d’une nouvelle pièce de monnaie de 200 dinars… et des gestes envers les détenus du mouvement de protestation du Hirak. Les autorités algériennes ont choisi de marquer les esprits pour la commémoration, le 5 juillet 2022, du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

Les Algérois ressentent depuis plusieurs jours les effets des préparatifs du grand jour en raison de la fermeture à la circulation de la rocade nord de la capitale. Si certains expriment sur les réseaux sociaux leur irritation devant les désagréments causés par cette fermeture, beaucoup commentent avec fierté les vidéos des répétitions qui se déroulent en présence du public.

Alors que le cinquantenaire de l’indépendance s’était déroulé dans une atmosphère de relative routine sous la présidence d’un Abdelaziz Bouteflika à la santé déjà déclinante, le pouvoir algérien entend marquer avec faste ce nouvel anniversaire sous Abdelmadjid Tebboune, avec comme slogan « une histoire glorieuse et une ère nouvelle ». Plusieurs chefs d’Etat étrangers dont le président tunisien, Kaïs Saïed, et le chef de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, devaient assister aux commémorations.